[Sans titre]

Lundi 19 juillet 2010 à 13:23



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http://purple-advisory.cowblog.fr/images/Sanstitre.pngEt elle pourrait voir sa vie défiler devant ses yeux, en se plongeant toute entière dans le mouvement sinistre de ces aiguilles d'acier. Elle pourrait, si seulement elle était capable de se souvenir de cette vie. Mais dans ce silence mémoriel, elle ne voyait que du vide. Une étendue inexistante. C'est tout ce qu'elle voyait dans cet immense cadran qui la narguait de toute son immensité alors que sa pâle image se reflétait en son centre. Elle s'approcha, d'un petit pas, et avança le bout de ses doigts fins jusqu'à ce spectre, ce clone tordu. Elle effleura son propre visage, comme si elle se découvrait pour la première fois. C'était à elle, ces jolis cheveux blancs ? C'était à elle, ces brillants yeux rouges ? Elle porta son autre main à son propre visage, celui qui était réel, pour s'en assurer, pour toucher sa chaire glacée. Et puis, l'heure arriva.


Les aiguilles, dans leur mécanisme infatigable, leur faim insatiable, dévorèrent les dernières minutes, les dernières secondes. Il lui avait pourtant semblé qu'elles étaient encore au début de leur folle course infinie. Pourtant, les voilà déjà à la fin, prêtes à recommencer. Dans un rugissement inhumain, elles annoncèrent dans un crissement effroyable de cloches invisibles l'arrivée de ce qui semblait être Minuit. Elles pointaient le douze d'un doigt de métal cinglant. Le bruit discordant qui émanait dès lors du clocher s'amplifia de plus en plus, jusqu'à ce que le son du carillon diabolique semble tordre de sa puissance l'air ambiant.


Il ne semblait pas. Autour d'elle, tout semblait onduler dans une danse psychédélique et chaotique. Autour d'elle, tout semblait progressivement se désagréger. Silencieusement, comme un fantôme qui s'éclipse doucement, l'escalier illogique qu'elle venait d'utiliser tomber lentement en poussière, se perdant progressivement dans ce vide abyssal. Silencieusement, accompagné du bruit du Minuit sonnant, le clocher se tordait également et s'écroulait de toute sa grandeur, tombant lui aussi dans les ténèbres qui engloutissaient tout ce qui tombait dans leur gueule béante. Ténèbres cannibales qui semblaient même se dévorer eux-mêmes dans cette mascarade obscure. Seule subsistait la marche sur laquelle la demoiselle était encore.


Elle regarda vivement autour d'elle, vérifiant si le paysage avait désormais changé. À part le vide qui se faisait désormais plus important, l'inexistant restait comme il était. À part le silence qui prenait de nouveau ce qui lui revenait de droit, le néant persistait. Puis, une force invisible sembla la pousser. Elle chuta. Elle sombra elle aussi dans le vide. Elle se débattait, affolée, alors que ses yeux humides de larmes de terreur se perdaient dans la contemplation de cette noirceur étouffante. Le Temps sembla se décliner en une odieuse éternité tant la chute sembla longue. Et elle tomba sur le sol, aussi doucement que si la chute n'avait jamais été réelle.


Au départ, il lui sembla se trouver encore une fois sur une surface invisible. Toutefois, en y regardant de plus près, elle constata que la réalité qui se trouvait sous ses pieds était déformé par une matière de verre. Elle se trouvait sur un gigantesque sol transparent qui rendait l'infinité d'ombres qui grouillaient encore en bas bien plus biscornues qu'elles ne l'étaient déjà.


Agenouillée sur cette glace frigorifiée, les yeux rivés sur le spectacle invisible qui se déroulait sous ses yeux, l'Inexistant décida de lui offrir une nouvelle distraction. Les ténèbres s'accordèrent dans une sublime danse afin de lui permettre d'admirer un spectacle. Le spectacle d'une vie. Comme dans un vieux film en noir et blanc, elle voyait, déformée par le verre, une ville prendre vie. Immeubles, clochers, et des passants. Elle se voyait avancer, s'enfonçant un peu plus dans les rues. Jusqu'à tomber nez-à-nez avec une autre personne. Une personne ? Une masse d'ombre déformée. Seuls ses yeux bleus étaient visibles au milieu de cette noirceur.


Dans un ricanement sournois, le verre se brisa, seule protection face au vide, et elle chuta de nouveau. Elle plongea dans l'image qui s'étendait sous elle, l'éclaboussa de sa présence, l'effaça dans une ondulation aquatique.


Et de nouveau, elle nageait dans le vide.

Dimanche 4 juillet 2010 à 20:31


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http://purple-advisory.cowblog.fr/images/Sanstitre.pngSes paupières. Elles étaient lourdes. Lourdement abattues sur ses yeux. Lourdement abattues sur sa vision. Lourdement abattues sur son subconscient. Tout ce qui était visible et palpable était pour le moment invisible et intouchable. Paupières closes sur regard carmin, il n'y avait que du noir. Douloureuses, tremblantes, elle hésita plusieurs fois à les ouvrir. Elle essaya. Elle essaya d'essayer même. Elle se ravisa. Et puis elle recommença, sans plus de succès. Aucune notion de temps, aucune perception des mouvements de la vie dans cet univers de charbon. Elle ne sentait ni son corps, ni son esprit, engourdis dans un néant insondable. Son cerveau grésillait de messages incompréhensibles qui se mêlaient en une toile neurologique indigeste. Son cœur battait, probablement. Sûrement. Sinon, elle serait morte. Morte ? C'était peut-être le cas, après tout. Mais non, elle sentait ses étranges battements irréguliers qui venaient frapper sa poitrine. Alors quoi ? Elle pouvait bien ouvrir les yeux. Un pincement. Elle entrouvre ses lèvres dans un gémissement silencieux, invisible et inaudible et, dans une décharge électrique d'actions chuchotées, elle ouvre grand ses yeux sanglants.

 

Elle pensait pouvoir distinguer de la lumière qui l'éblouirait et lui déchirerait les yeux d'une douleur clinquante. Elle pensait pouvoir distinguer l'étincelle d'une vie bienfaitrice qui allait l'accueillir de toute sa blancheur, elle qui sortait d'un sombre vide ténébreux. Mais non. Elle avait beau plisser ses yeux pour tenter de distinguer quelque chose. Mais non. Elle avait beau forcer un peu plus, toujours un peu plus. Mais non. Elle quittait un néant pour se retrouver dans un autre. Autour d'elle, juste un vaste océan d'encre. Il semblait tout avaler. Elle tenta d'ouvrir la bouche, de crier quelque chose. Elle le faisait, elle le savait. Pourtant, elle n'entendait rien. Juste le silence. Le silence qui étouffait et dévorait le moindre petit son. Elle essaya de courir. Elle y arrivait, elle avançait. Pourtant, tout restait identique. Comme si elle restait sur place. Ou comme si il n'existait réellement rien autour d'elle.

 

Où était-elle ? Cet endroit, elle ne le connaissait pas. Elle ne le connaissait absolument pas. Une vaste représentation de l'inconnu le plus parfait. Ce lieu avait-il un nom ? Peut-être que oui, mais dans ce cas, il ne lui était pas connu. Peut-être n'en avait-il pas ? Dans ce cas, elle n'avait même plus besoin de se poser la question, car elle était véritablement au milieu de nul part. Épuisée, comme si cet endroit aspirait également la vitalité de son corps maladif, elle se laissa lentement tomber sur les genoux, son regard affolé parcourant cette noirceur. Un frisson brisa la routine de son corps alors que de multiples pensées s'écoulaient dans son crâne. Mais, d'ailleurs... Qui était-elle ? Son nom ? Qui ? Où ? Comment ? Pourquoi ? Elle ne le savait pas. Elle ne le savait absolument pas. Alors, peut-être qu'elle aussi, en fait, elle ne possédait aucune identité ? Peut-être qu'elle aussi elle n'était qu'une petite tâche blanche inconnue dans cet endroit lui aussi sans nom ?

 

Tremblante, elle se releva avec mal. La main crispée sur son cœur affolé, elle marcha lentement vers l'horizon. Ou ce qui lui semblait être l'horizon. Une ligne noire sur un monochrome noir. Elle s'enfonçait un peu plus dans ce qu'elle ne connaissait pas. Folie ? Peut-être. Avait-elle seulement le choix d'aller plus loin sur ce chemin d'ombres ? Probablement pas. Alors, autant foncer et se jeter directement dans l'impalpable. Quitte à s'y noyer.

 

Sa chaussure immaculée buta sur un obstacle, rampant sur le sol. Un escalier. Un escalier tordu qui, inversé et impropre à la logique, s'enfonçait un peu plus dans les abysses. Un pas, puis deux, sur les marches d'ébène. Le noir restait noir, mais c'était comme si elle s'enfonçait dans d'épais nuages... noirs. Étouffante, l'atmosphère changeait elle, plus rapidement que le paysage qui, lui, restait de marbre.

 

L'escalier à l'envers s'arrêtait ici. Elle ne pouvait pas aller plus loin. Face à elle se trouvait le cadran d'un clocher retourné. En levant les yeux, elle pouvait distinguer la porte qui s'enfonçait verticalement dans ce ciel infini. Progressivement, un son résonnait. Faible. Puis de plus en plus fort. Jusqu'à venir cogner contre les parois de sa tête. Un TAC maladif. Puis un TIC ébréché.




Samedi 3 juillet 2010 à 17:00

Cordiales salutations à ceux qui, comme vous qui êtes en train de lire ces lignes, viennent de se perdre ici. Ici ? Oui, dans cet endroit sans nom, un [Sans Titre] total. L'avertissement était pourtant clair, un /Purple Advisory\ cinglant. Voici, vous êtes désormais dans un Monde né le Vendredi 2 Juillet sous une chaleur éprouvante, de l'idée de deux adolescentes, M.Fate, présentement âgée de 16 ans et des poussières astrales et Natacha, elle, âgée de 15 années.

 

Toutes deux amoureuses des mots et des belles phrases, toutes deux frappées par la difficile désillusion du monde des forums RP que nous avons décidé de créer ce petit univers, ce Blog RP. Notre volonté est ici de parvenir à faire ce que les forums ne nous ont pas permis de faire. Outre le fait d'essayer d'aboutir à un ensemble convenable de textes rédigés par nos soins, nous espérons également pouvoir faire en sorte que ceux-ci vous plaisent également, à vous. Un plaisir réciproque, donc.

 

Parlons jeu. Cette petite histoire que nous vous offrons sera composée de deux personnages:

           

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    incarnée par moi-même, M.Fate                       incarnée par Natacha.           

 

Nous sommes heureuses de pouvoir désormais donner à ce blog ce véritable départ. En espérant donc que vous trouvez ici du bonheur à vous perdre entre nos lignes, et en vous remerciant d'avoir utilisé un peu de votre temps pour lire ces premiers mots.

 

Nous vous laissons désormais en compagnie, là encore, de mots, mais d'un tout autre genre.

 

M.Fate & Riruma

 




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